Le bureau du procureur de la République de Paris sera vide ce soir et, au train où vont les choses, il pourrait bien rester vacant jusqu'à la rentrée. L'ancien locataire, Jean-Pierre Dintilhac, prend ses fonctions de conseiller à la Cour de cassation aujourd'hui. Les prétendants à ce poste de pouvoir ne manquent pas. L'heureux élu sera l'ordonnateur de la politique pénale dans le plus grand tribunal du pays. A lui de décider de classer tel dossier ou de poursuivre telle personne, dans une juridiction où abondent les affaires financières et politiques sensibles. Autant dire que la nomination est un enjeu pour le gouvernement.
Lutte de clans. Pourtant, à première vue, le processus de désignation de ce personnage s'est enrayé. Une nomination de cette envergure provoque mécaniquement un miniséisme dans la haute hiérarchie judiciaire : le promu laisse lui-même un siège à pourvoir, et ainsi de suite... Dans le cas présent, le mouvement pourrait notamment affecter la cour d'appel de Rouen, le tribunal de Nanterre, le cabinet de Dominique Perben. Il concernera aussi la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) du ministère de la Justice, haut lieu stratégique s'il en est, puisqu'elle gère les affaires sensibles de chaque juridiction et élabore les projets de loi et les circulaires.
La cohabitation n'étant plus qu'un lointain souvenir, ce ballet de magistrats devrait se dérouler dans une parfaite harmonie. L'Elysée et Matignon donc la Chancellerie n'ont plus aucune ra