Toulouse. 21 septembre 2001. 10 heures 17. Les sismographes enregistrent une secousse de 3,4 sur l'échelle de Richter. L'usine AZF vient d'exploser. Il y a trente morts, des centaines de blessés. L'Institut de veille sanitaire présentait hier un rapport intermédiaire sur les conséquences sanitaires de «l'événement». Quatre mille neuf cents arrêts de travail ont été recensés. La surveillance épidémiologique a démarré dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Quelques symptômes irritatifs ophtalmologiques ou respiratoires ont été signalés après l'explosion, mais les experts ont «éliminé l'impact environnemental et toxicologique de l'explosion».
Pic. Ce sont surtout les conséquences sur la santé mentale et les troubles auditifs qui inquiètent. Cinq mille personnes environ ont consulté un médecin dans les premiers jours pour stress posttraumatique aigu, et «cette estimation ne prend pas en compte les personnes ayant consulté des professionnels non médicaux ou n'ayant pas consulté», précise le rapport. Plus frappant encore, l'augmentation des prescriptions de psychotropes. «Pour les anxiolytiques, le pic a débuté le jour même de l'explosion avec un doublement des nouveaux cas le jour et le lendemain de la catastrophe. Le maximum est atteint le troisième jour avec un triplement des nouveaux cas.»
L'explosion de l'usine AZF pourrait aussi avoir conduit cinq mille patients à suivre un traitement psychotrope. Les experts avertissent que «l'ampleur des conséquences initiales laisse p