Barcelone envoyé spécial
En 1993, l'OMS estimait qu'en investissant 1,5 milliard de dollars dans la prévention, on diminuerait de moitié le nombre de séropositifs en 2000. On ne l'a pas fait. Le nombre de séropositifs a été multiplié par deux en dix ans. «Aujourd'hui, un plan global de prévention coûterait 4,8 milliards de dollars. Mais, si l'on continue d'attendre, cela coûtera le double», a expliqué hier au Congrès sur le sida de Barcelone le docteur Hélène Gayle, ancienne directrice du programme US-Aids et aujourd'hui à la tête de la mission sida au sein de la Fondation Bill et Melinda Gates. «Ce n'est pas la prévention qui a failli, c'est nous qui avons failli, car une prévention sans ressources financières ne sert à rien», a-t-elle rappelé avant de pointer l'incroyable incohérence de la situation actuelle : «Seulement 10 à 20 % des personnes à risque dans les pays à faibles revenus ont été touchées par des interventions de prévention. Et seulement 5 % des personnes ont accès aux tests de dépistage ou à des interventions pour prévenir la transmission mère-enfant.»
Nouvelles stratégies. Et pourtant, les pistes ne manquent pas. Hélène Gayle a détaillé une série de nouvelles stratégies, aujourd'hui disponibles. Ainsi se confirme le fait que lutter contre les autres MST (maladies sexuellement transmissibles) se révèle très efficace également pour lutter contre le VIH : en Tanzanie, un traitement symptomatique des MST a permis dans la région du Mwanza de baisser de 40 % le taux