Mercredi 3 juillet, 7 h 45. La sonnette retentit chez Guy et Annie Expuesto à La Tour-de-Salvagny (Rhône). Les gendarmes sont venus arrêter leur fils, Jérôme, 29 ans, condamné le 18 mai 2000 par la cour d'appel de Lyon à trois ans de prison pour trafic de cannabis. «Il leur a demandé ce qui se passerait s'il ne les suivait pas, raconte sa mère. Ils lui ont répondu qu'ils devraient alors l'emmener de force.» Jérôme n'a pas opposé de résistance. Il purge désormais sa peine à la prison Saint-Paul de Lyon.
L'histoire aurait pu s'arrêter là si la mobilisation de ses parents et du monde associatif n'avait transformé le jeune homme en symbole des «usagers partageurs» face à la loi française. Jérôme n'a pas le profil d'un trafiquant expérimenté. A la suite d'une dénonciation, une perquisition est effectuée à son domicile fin 1998. Les gendarmes y découvrent 75 grammes de cannabis. Après 72 heures de garde à vue, Jérôme avoue qu'il achète tous les mois, pour lui et une quinzaine d'amis tous majeurs une savonnette (250 g) de hasch. Il n'en tire pas de bénéfice, ce que confirmeront ses amis et l'examen de ses comptes, et n'est devenu le fournisseur attitré que parce qu'«il était le plus honnête», dira un témoin.
Calculettes. Mais les gendarmes sortent leurs calculettes : 26 kg de hasch ont été écoulés pour un bénéfice estimé à 6 000 euros. Placé quatre mois en détention provisoire, il est condamné à quatre ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis. Peine alourdie en appel : trois