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Libération

La Cnil demande des verges pour mieux battre

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Elle a transmis deux affaires à la justice et attend d'avoir des pouvoirs de sanction.
publié le 11 juillet 2002 à 0h22

C'est une mise en condition avant le grand saut. En présentant hier leur rapport annuel, les commissaires de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) ont martelé des mots virils tels qu'«action» ou «vigueur nouvelle», comme pour bien appuyer leur volonté de muscler leurs interventions.

Plainte. Pour la Cnil, il s'agit d'un vieux rêve. Qui pourrait bien, cette fois, devenir réalité. Michel Gentot, président de la Cnil, a ainsi annoncé hier la transmission de deux dénonciations aux parquets de Paris et de Nanterre. En vingt ans d'existence, la Cnil a seulement transmis 18 affaires à la justice.

Pourquoi deux en quinze jours ? «L'accélération est due aux technologies, explique Joël Boyer, secrétaire général de la Cnil. Aujourd'hui, on peut être fiché uniquement parce qu'on a passé un coup de fil ou répondu à un e-mail qui ont laissé des traces informatiques. Des entreprises font commerce de ces données au mépris total de la loi, alors que, depuis des années, la Cnil a émis des quantités de recommandations, fait un énorme travail d'éducation et de sensibilisation. Il lui faut maintenant pouvoir sanctionner ceux qui se moquent manifestement du monde.»

Les deux affaires révélées par la Cnil sont emblématiques. L'une relève des Télécom, l'autre de l'Internet, deux secteurs qui, par nature, lui donnent beaucoup de travail. «Quelqu'un t'aime en secret. Devine qui a flashé sur toi en appelant le 08...» : trois millions de ces messages écrits, envoyés sur des télép