Strasbourg correspondance
Abandonnée en juin 1997 par Lionel Jospin tout juste nommé Premier ministre, la construction du canal à grand gabarit reliant le Rhône au Rhin et donc la Méditerranée à la mer du Nord refait surface avec le changement de majorité. Les représentants des industriels viennent de lancer un «appel pressant» au gouvernement français pour que celui-ci remette au goût du jour la «liaison fluviale Saône-Doubs-Rhin». Et si l'entourage du secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, assure que la relance du projet n'est pas à l'ordre du jour, plusieurs déclarations ministérielles ont pu logiquement faire espérer le contraire au lobby procanal, de nouveau à l'oeuvre.
Arrêt du projet. Quand Dominique Voynet arrive au ministère de l'Environnement, en 1997, elle reçoit en dot l'arrêt du surgénérateur Superphénix et l'abandon du canal Rhin-Rhône. Pour les Verts, ce dernier projet, avec la disparition programmée de terres agricoles, de champs d'expansion des crues et de hameaux entiers, est catastrophique pour l'environnement. Les riverains directement concernés y sont hostiles et la plupart des élus franc-comtois sont devenus, au fil des ans, très réticents. Pire : la rentabilité économique de cet ouvrage apparaît aléatoire alors qu'il va coûter très cher : 4,5 milliards d'euros (7,5 milliards en incluant les intérêts intercalaires). «Pharaonique», avait jugé l'ancienne ministre Corinne Lepage, pourtant censée défendre le projet.
Certes, 700 hectares de