Cette agence immobilière du XIVe arrondissement a choisi une rhétorique académique : «Nous sommes dépourvus de location.» Le plus souvent, le style est plus direct : «Rien à louer.» Quelle que soit la formule choisie, le constat est le même : l'offre locative fait cruellement défaut à Paris. Depuis la fin des années 90, on se bouscule de nouveau dans les cages d'escalier pour les visites d'appartement.
Autonomie. Les professionnels de l'immobilier attribuent cette pénurie au reflux du chômage des jeunes. Faute de ressources permettant l'autonomie, ils étaient récemment encore contraints de cohabiter avec leurs parents. «Au cours des trois dernières années, on a vu affluer dans les agences des primolocataires. Et sur un petit marché comme Paris, quelques milliers de demandes supplémentaires chaque année suffisent à créer la rareté», affirme Marcel Ricard, président de la Fnaim Paris-Ile-de-France. Avant la reprise économique, le chômage massif masquait une demande locative qui n'avait pas les moyens de s'exprimer. D'autant que ce retour de la croissance a également redonné espoir aux ménages plus âgés qui concrétisent leurs projets résidentiels. Des couples ou des familles avec enfants qui se serraient dans des logements trop petits cherchent à s'agrandir. Cette demande engendre une forte tension sur les appartements familiaux. Les loyers des quatre pièces se sont envolés.
Mais au-delà des soubresauts conjoncturels, le parc locatif est touché par une crise profonde. Paris se «c