Elle a été par deux fois condamnée pour la mort de Lubin, son bébé de 2 mois. Et, pour la troisième fois, remise en liberté. Dans l'attente d'un troisième procès. Magali Guillemot est sortie de la prison de Fleury-Mérogis hier soir. A nouveau présumée innocente. Dans cette affaire, tout aura été extraordinaire d'un bout à l'autre. Tant la procédure que l'histoire. Il y eut au départ une quête de couple idéal. Jérôme Duchemin, 25 ans, le violoniste, qui rencontre Magali, 26 ans, la matheuse, grâce à une agence matrimoniale. Elle rêve d'enfants et de l'alliance «d'une intellectuelle et d'un artiste», il cherche à se consoler d'un gros chagrin d'amour. En juin 1994, un an plus tard, ils se marient. Magali est enceinte. Plus tard, Jérôme dira de sa femme : «Je ne l'aimais pas, je n'ai commencé à l'aimer que quand Lubin était dans son ventre.»
Le 2 décembre, Lubin a 2 mois quand le Samu l'emmène à l'hôpital. Mourant. L'enfant porte d'évidentes traces de mauvais traitements répétés. Des coups, des bleus, des fractures. L'autopsie confirme un «syndrome des enfants battus». Les parents sont placés en garde à vue, puis incarcérés pour «coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Lequel des deux, Jérôme ou Magali, a porté les coups ? Ont-ils frappé Lubin tous les deux ? Ils s'accusent mutuellement. Et la cour d'assises de Nanterre tranche, six ans plus tard, acquittant le père, condamnant la mère à quinze ans de réclusion. Ils avaient comparu libres, placés