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Libération

Un homme de main pour assassiner le maçon d'en face

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Serge A., artisan dans le Vaucluse, voulait se venger de son concurrent. Commanditaire et tueur ont été écroués.
publié le 13 juillet 2002 à 0h24

Marseille correspondance

Le petit village viticole de Visan, à l'extrême nord du Vaucluse, n'a plus d'artisan maçon. Le dernier survivant de la confrérie, Serge A. , 45 ans, dort en prison depuis jeudi soir. Au cours de sa garde à vue, dans les locaux de la gendarmerie d'Orange, il aurait reconnu être le commanditaire de l'assassinat de son seul concurrent, Jean-Luc Gilles, 38 ans, retrouvé mort le 18 avril près de Richerenches, un village plus connu pour son marché aux truffes que pour ses affaires de sang. Tué de trois balles tirées à bout portant, le jeune entrepreneur avait été découvert carbonisé au volant d'une Peugeot qui n'était pas la sienne, à quelques kilomètres de son domicile. Règlement de comptes entre voyous ? Le scénario du meurtre pouvait le laisser croire, mais pas la personnalité de la victime, un père de famille réputé sans histoires, à la tête d'une entreprise prospère que lui avait transmise son père il y a trois ans.

Contrat. Jean-Luc Gilles a pourtant été victime d'un contrat. Et c'est l'imprudence de son assassin, un ancien légionnaire lituanien de 25 ans, connu dans la région sous le nom de Mindy, qui a permis aux enquêteurs de remonter le fil de l'histoire : en février, Mindy est contacté par deux copains de Serge A. Pour 13 000 euros (un peu moins de 90 000 F), ils lui proposent de refroidir l'entrepreneur maçon qui fait de l'ombre à leur ami. Ils lui proposent aussi une arme pour faire le boulot. Sans le sou, le jeune Lituanien accepte. Avec l'aide