Le jeune militant basque espagnol Eneko Aizpuru, 21 ans, doit comparaître demain devant le tribunal d'Agen qui décidera de son arrestation et de son extradition réclamée par l'Espagne. C'est la première fois que la France a à prendre une décision de justice à l'égard d'un membre du mouvement Segi, «continuer» en basque, qui rassemble 4 000 jeunes de 20 à 25 ans, dont environ 150 Français. Segi est né en 2001, à la suite de l'interdiction par Madrid de l'organisation Haika.
Cause. Eneko Aizpuru, originaire de Saint-Sébastien, s'est réfugié en France en mars, après la vague d'arrestations qui a touché en Espagne les principaux dirigeants du mouvement. Onze personnes avaient été interpellées et neuf mandats d'arrêt pour appartenance à une bande armée, lancés, le 2 février, par la justice espagnole. Dont l'un, donc, à l'encontre du jeune responsable de la «dynamisation des groupes locaux» au sein de l'organisation. Les juges antiterroristes de Madrid avancent que Segi obéit «à la même cause» et «au même projet politique» que l'ETA, et que ses membres appartiennent à cette sphère indépendantiste armée, ce que contestent les jeunes militants. Il n'empêche : le mandat d'arrêt international lancé à l'encontre d'Eneko Aizpuru fait état de «45 actions de violence urbaine». «On me reproche tout ce qui s'est passé en matière de lutte de rue après 2001», se défend le jeune homme en soulignant qu'il est poursuivi, par exemple, pour sept actions commises le même jour et qu'il ne pouvait pas