Lyon correspondance
Comme de simples visiteurs, des policiers en civil sont entrés dans le musée de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Puis, ils ont mis leurs brassards. Et les CRS sont entrés. Hier soir, avant 19 heures, les sans-papiers qui occupaient le musée depuis le 6 juillet ont été expulsés.
Il y a eu quelques bousculades. Un des sans-papiers a été blessé. Ils sont partis vers 20 heures. Laissant sur le trottoir leurs affaires. Ils se sont ensuite rendus devant l'hôtel de ville, où ils comptaient passer la nuit. C'est la septième fois en un an qu'ils sont obligés de lever le camp. Non loin, sur la façade décatie de l'hôtel de Nice, en face de la gare Perrache, se détache un message peint en grosses lettres : «Dans cet hôtel sans étoile, la solidarité a fait escale.» L'hôtel de Nice est aujourd'hui entièrement muré. Comme le foyer Lalandes, un ancien immeuble appartenant à la SNCF. Durant plusieurs mois, ces deux lieux leur ont eux aussi servi d'accueil de fortune. Entre-temps, ils auront campé sur un quai, investi un immeuble de bureaux vides, occupé le hall de la Ddass et, plus récemment, une église du centre de Lyon. Chaque fois, ils ont été délogés.
Banderole. Las de cette errance chaotique, le 8 juillet, les sans-papiers ont cherché un abri plus symbolique. Un lieu où, pensaient-ils, personne n'oserait faire entrer les CRS. Ils ont choisi le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation (CHRD). Un musée et centre de recherche aménagé dans les anci