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Libération
Interview

«Une pénurie critique à l'hôpital»

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Le Dr François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière:
publié le 22 juillet 2002 à 0h28
(mis à jour le 22 juillet 2002 à 0h28)

L'été hospitalier sera-t-il encore plus pourri que prévu ? (Libération du 13 juillet). Le Dr François Aubart est chef du service de chirurgie orthopédique de l'hôpital d'Eaubonne-Montmorency (Val-d'Oise) et président de la Coordination médicale hospitalière. D'ordinaire moins critique, il décrit pourtant une situation très délicate.

Pénurie de personnel et donc fermeture de lits, l'été est toujours une saison difficile dans les hôpitaux français. Est-ce plus grave cette année ?

C'est un changement d'échelle dramatique. Habituellement, les établissements, qu'ils soient publics ou privés, ferment en moyenne 15 % de leurs lits en juillet-août. Cette année, ce chiffre tourne entre 25 % et 35 %. La région Ile-de-France est particulièrement pénalisée. Ainsi, d'après l'agence régionale d'hospitalisation francilienne, l'hôpital de Versailles et l'intercommunale de Créteil, deux grosses structures, sont amputés de 60 % de leurs lits de médecine et de chirurgie. Quant à la clinique de la Roseraie à Aubervilliers, elle a fermé sa maternité pour l'été. La situation n'est guère plus brillante en province. Dans des villes universitaires comme Toulouse ou Montpellier, le taux de fermeture est de un sur trois. Tout cela est planifié depuis des mois, et c'est bien évidemment surtout la conséquence de la mise en place des 35 heures.

Quelles sont les catégories de personnel hospitalier les plus affectées par la mise en place de la réduction du temps de travail ?

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