On le surnomme «Tout à fait». Son pseudo est mentionné sur un carnet de comptes trouvé en Corse par le juge monégasque Jean-Christophe Hullin, alors qu'il enquêtait sur Robert Feliciaggi, empereur des jeux en Afrique, mis en examen dans l'affaire du casino d'Annemasse. En face de «Tout à fait», figure une fourchette pour un versement d'argent : entre 2 et 4 millions de francs. Un nom, des chiffres sur un carnet : il n'en fallait pas plus pour émoustiller les enquêteurs, même si cela ne constitue pas une preuve. Ils ont obtenu un élément supplémentaire de la bouche même du frère de Robert Feliciaggi, Charles : «Tout à fait» est le surnom utilisé pour désigner Daniel Leandri, ancien membre du cabinet de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur. Jeudi, Daniel Leandri a été mis en examen pour complicité de corruption par les juges Philippe Courroye, Isabelle Prevost-Desprez et Dominique Vaubaillon.
Feu vert. L'enquête sur le casino d'Annemasse est en passe d'être bouclée. Il y a d'abord eu la mise en examen de Feliciaggi, heureux attributaire, en février 1994, du casino d'Annemasse. Qui ne s'est pas fait sans mal : après quatre avis négatifs de la Commission supérieure des jeux, Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, décidait souverainement de passer outre en délivrant son feu vert. Un an plus tard, le casino était revendu pour 15,3 millions d'euros une fortune.
Autre mis en examen, Michel Tomi. Un proche de Feliciaggi qui n'apparaît pas officiellement comme actionnair