«Je présente bien, ca va ? La cravate est OK ?» Olivier Rivet est branché sur 2 000 volts. Il s'agite, lisse sa veste et son pantalon de costume passés en hâte dans les toilettes. Ça y est, il l'a enfin sa «grande conférence de presse» pour «alerter l'opinion». Après cinq semaines de cavale en tête à tête avec une urne de législatives volée et son compagnon Sophiane Terchag, après des dizaines de coups de fil infructueux passés aux rédactions qui ne «voulaient pas croire» ce «geste dé sespéré» de deux patrons de bar et de boîte homosexuels berruyers (Libération du 10 juillet), enfin, une «tribune» médiatique. Ils sont tous là, radio, presse, télé. Il y a même une équipe de Sans aucun doute qui prépare une «spéciale» pour la rentrée sur «le vol». Et Noël Mamère, venu soutenir un geste de «désobéissance civile» contre une «authentique discrimination». Les portables sonnent «je peux pas te parler, je suis à la conf' des homos de Bourges avec leur urne» puis, silence.
PV, amendes... Olivier démarre. Pendant une heure, il raconte, dans le désordre. Les PV de gendarmerie qui pleuvent contre leur bar, L'interdit et leur boîte, le Savon, «uniques lieux gays d'une ville de 80 000 habitants». Le squat de la cathédrale, il y a un an et demi, pour protester contre «l'acharnement homophobe» de la préfecture. Puis, de nouveau, les PV pour «fermeture tardive» ou «tapage nocturne», les amendes, les arrêtés de fermeture administrative pour un mois. Le dernier date du 7 juin et concerne le