Les jeunes Roumains clandestins ont trouvé un refuge. Affalés dans les canapés du centre Lazare, à deux pas de la Porte Dauphine, ils sont une trentaine à plaisanter et chahuter. Agés de 13 à 19 ans, ils vivent pour la plupart de vols ou de prostitution et habitent des squats. Mais, au centre Lazare, ces enfants peuvent déjeuner ou encore se doucher et laver leur linge. Ils redeviennent des gamins et se mêlent aux jeux de cirque organisés par l'association Parada. Depuis deux ans, ils vivent grâce au casse des horodateurs et à la prostitution. C'est saisonnier : quand les places de parking deviennent gratuites au mois d'août, les adolescents se replient sur la prostitution.
Sans contrepartie. En Roumanie, leurs parents comptent sur eux pour envoyer de l'argent. Ils ne savent pas toujours ce que font leur fils ou leur fille en France, juste fiers de pouvoir mieux vivre, de se construire une maison. «Les enfants sont devenus les nouveaux immigrés des crises économiques. Ces mômes sont venus en France pour travailler, mais, comme le travail des mineurs est illégal, il ne leur reste plus que le vol, analyse Ahmed, éducateur à Parada. Leurs parents ne se rendent pas compte qu'on n'embauche plus en France comme il y a trente ans.»
L'association propriétaire du centre Lazare, «Aux captifs la libération», et l'association Parada invitent les adolescents dans leurs locaux, sans contrepartie. «Ce sont encore des anges», répète Ahmed. Créateur de Jeunes Errants, à Marseille, il connaît b