Jean-Pierre Bauve est directeur d'Uncovac (Union nationale des comités pour les vacances), association opérant dans le secteur du tourisme social. Il se dit inquiet. Les comités d'entreprise, notamment les plus riches, aident entre un cinquième et un sixième des salariés de l'entreprise à partir. Pas les plus mal lotis, en général. Jean-Pierre Bauve sait que nombre de leurs équipements restent inoccupés. Parallèlement, des milliers de familles ne partent jamais en vacances pour des raisons financières ou sociales.
«Ce ne sont pas forcément des RMistes ou des chômeurs. Il y a beaucoup d'exclus des vacances qui ont un contrat de travail. Soit un contrat précaire, soit ce sont des gens qui connaissent des difficultés ponctuelles, divorce, surendettement, maladie. Et là, les CE ne sont plus capables de les repérer, de les aider.» Alors depuis cinq ans, Jean-Pierre Bauve, militant syndicaliste et associatif, se démène pour inciter les CE et les villages de vacances du tourisme social à ouvrir leurs portes ou leurs bourses. C'est l'opération Tandem. Uncovac fait l'interface entre ces structures et les associations caritatives. «Nous ne leur demandons pas de s'engager à la place de l'Etat ou des collectivités locales, mais de prendre leur part d'engagement solidaire. Beaucoup de CE se sont convertis en agences de voyage sous la pression des salariés qui réclament du Club Med, des voyages, des cadeaux pour la Fête des mères. Et, dans le fond, les élus ne sont pas satisfaits de gérer