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Libération

D'Orly aux vacances, un aller pas simple

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Le Secours catholique a convaincu Patricia de partir à la campagne.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Nouan-le-Fuzelier envoyée spéciale

Elle voulait la mer. La mer, parce que «ça fait tout de suite ambiance vacances, surtout en camping». Elle a pris ce qu'on lui proposait : la campagne. «La mer, c'est mieux pour bronzer. Et puis Rayan ne l'avait jamais vue.» On lui a vanté : l'herbe à perte de vue, les étangs et les châteaux prestigieux. Les clubs enfants pour ses fils, elle allait se reposer des tours en béton. Une dame du Secours catholique lui a fait visiter le village-vacances en juin, elles ont mangé au restaurant, ça lui a plu, sa mère lui a dit «vas-y, tu oublieras tes soucis», le kiné de Rayan l'a poussée: «La campagne, c'est idéal pour lui.» Elle s'est sentie forcée. «Je suis très renfermée. A Orly, je n'ai pas d'amis, je sors de chez moi juste pour faire les courses au Leclerc. Le reste, c'est tout cassé.»

Voila, Patricia Tonissi, 34 ans, est en vacances, à Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), au coeur de la Sologne, dans un superbe village-vacances avec deux de ses fils, Sofian, 10 ans, et Rayan, 2 ans. Cela n'a rien d'évident : «C'est dur de changer ses habitudes. Il n'y a pas d'hyper ici. Chez moi, j'aime que ce soit propre, chaque chose à sa place, là, c'est pas la peine de faire tout le temps le ménage, vu qu'ils vont au bac à sable.» Elle ajoute : «Enfin, c'est les vacances.» Medhi, l'aîné de 14 ans, n'a pas voulu venir : «Il a honte de faire voir qu'on se fait aider.» Pas elle, «il n'y a pas de honte à être bien».

«Du même monde». Cela fait quatre ans qu'elle n'a