La plus haute juridiction administrative a rejeté hier la requête d'un frère et d'une soeur réunionnais qui souhaitaient conserver à domicile le cadavre congelé de leur mère. A l'audience, le commissaire du gouvernement avait souligné que «la conservation du corps d'une personne décédée par un procédé de congélation ne constitue pas un mode d'inhumation prévu par les textes en vigueur», la seule variante autorisée étant la crémation.
Michel et Joëlle Leroy, célibataires et enseignants, souhaitaient conserver leur mère par - 30 degrés «pour rester auprès d'elle et savoir que son corps ne sera pas détruit». Ils se disent influencés par Raymond Martinot, biologiste passionné de cryogénisation, qui avait congelé sa propre femme en 1984, sans que personne n'y trouve alors à redire. Ce n'est qu'à la mort de celui-ci, en février 2002, que le préfet du Maine-et-Loire avait décidé de pénétrer dans la crypte du château de Nueil-sur-Layon, où ce docteur inspiré par Jules Verne avait rejoint sa femme, persuadé qu'un jour les progrès de la science permettraient de les réanimer. Devant le tribunal de grande instance de Saumur, son fils Rémy avait vainement plaidé la cause de ses parents : «S'ils devaient être mis en terre, ce serait l'absolue négation du projet de mon père, sur lequel il a travaillé pendant trente ans.» En appel, la cour administrative d'Angers avait préféré surseoir à statuer, le temps que le Conseil d'Etat donne son avis. Hier, Rémy Martinot soulignait que son propre cas