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Libération
Interview

«Il faut dépolitiser la chasse»

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publié le 2 août 2002 à 0h34

Yves Cochet, ancien ministre de l'Environnement, député vert de Paris revient sur la loi chasse.

Sur la chasse, on ne peut pas dire que le bilan de la gauche soit positif...

Après vingt ans de tergiversations, c'est quand même Dominique Voynet qui a fait la loi chasse, votée en juillet 2000. C'est un bon texte. Il introduit des innovations, comme le droit de «non-chasse» ­ jusque-là, les chasseurs pouvaient venir sur votre propriété privée ­, le jour de «non-chasse»...

Certes, mais le conflit entre chasseurs et écologistes n'a jamais été aussi fort ?

Aujourd'hui, la chasse est gérée sur des bases passionnelles et politiciennes au lieu de bases juridiques et scientifiques. Le gouvernement Raffarin propose la création d'un comité de suivi des espèces. C'est une bonne idée, à condition qu'il soit composé d'associatifs, de scientifiques et de juristes, et pas de représentants de CPNT (Chasse, Pêche, Nature, Traditions) et des Verts. Sinon, nous sommes pour une seule date d'ouverture et de fermeture de la chasse, et non pour un échelonnement des dates selon les espèces, comme le propose l'actuel gouvernement. Autrement, il y a des risques de confusion et de dérangement avec d'autres espèces. Ces dates pourraient être fixées chaque année par le même comité.

Pourquoi n'avez-vous pas mis en place un tel comité ?

Nous avons organisé ce qui a été qualifié de «Grenelle de la chasse». J'ai réuni Charles-Henri de Ponchalon, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Pierre Athanaze