Jean-Marie Lustiger, l'archevêque de Paris, a longtemps rêvé du collège des Bernardins. A quelques pas de Notre-Dame, rue de Poissy, dans le Ve arrondissement, ce patrimoine exceptionnel du XIIIe siècle est aujourd'hui l'objet d'un projet de réhabilitation à la mesure des ambitions de son instigateur, qui veut transformer le bâtiment en centre culturel. Une initiative en accord avec l'histoire du bâtiment. «Le collège des Bernardins est le dernier vestige de ce qui fit le rayonnement universitaire de Paris au Moyen Age», souligne Bertrand de Feydeau, directeur général des affaires économiques du diocèse de Paris. A l'époque, on venait de partout se former intellectuellement et théologiquement à l'ombre de la cathédrale. Les Cisterciens (appelés aussi Bernardins) firent donc construire ce couvent et collège pour y installer leurs moines étudiants.
Bien national. Mais, pour revenir à ces sources, l'archevêque de Paris a dû consentir quelques sacrifices. Il a fallu d'abord racheter le collège des Bernardins, devenu bien national à la Révolution et propriété de la Ville de Paris au début du XIXe siècle. L'accord a été conclu le 2 mars 2001, un peu avant les élections municipales et le changement de majorité. Pour un prix symbolique : 11 millions de francs (1 676 000 euros). Un cadeau de Jean Tiberi et de la droite parisienne à l'Eglise catholique ? Oui et non... «Etant donné le coût de la rénovation, un tel bâtiment n'a pas en soi de valeur marchande», estime Hervé Baptiste, l'ar