Menu
Libération

Les aventuriers de la vase défendent l'estuaire

Article réservé aux abonnés
Inquiets de voir les sédiments encrasser l'embouchure de la Vilaine, des protecteurs de l'environnement font la traversée «à pied» en signe de protestation.
publié le 13 août 2002 à 0h39

Billiers (Morbihan)

envoyé spécial

«Contre la vase» : Les lettres orange fluo des pancartes fléchant le lieu de rendez-vous sont sans ambiguïté. Sur une petite falaise surplombant l'embouchure de la Vilaine, une soixantaine de militants antienvasement, de touristes et de curieux, mélange de cirés et de parapluies, se sont rassemblés sous les nuages pour assister à l'exploit du jour, «la première traversée de la Vilaine à pied». Et cela, en son endroit le plus large puisqu'il s'agit précisément de la limite de l'estuaire avant l'océan, soit deux kilomètres d'eau séparant la pointe de Penlan, sur la commune de Billiers (Morbihan), et la pointe du Halgen, juste en face.

Coefficient 102. Le but de cette performance n'a rien de sportif : en marchant là où on ne devrait que pouvoir naviguer, les participants veulent démontrer que l'envasement de l'estuaire a atteint un stade alarmant. Et qu'il met toute une économie en péril (lire ci-contre). L'heure et le jour de la performance ont été soigneusement choisis. 12 h 30, une heure avant que la mer soit tout à fait basse, par un coefficient de 102, manière d'avoir encore un peu d'eau mais pas trop. Sous la bruine persistante, les cinq candidats se préparent, une vieille vareuse, un tee-shirt ou un chandail enfilé sur une combinaison recouverte d'un pantalon aux jambes serrées par une ficelle sur des bottes en caoutchouc. Drôles de harnachements pour un drôle d'équipage. «Ce genre de traversée n'est possible que pour des personnes avertie