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Libération

Ces vêtements qui gonflent les pêcheurs

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Dans un milieu rétif au port d'habits de sécurité, 22 marins ont décidé de bousculer les habitudes.
publié le 19 août 2002 à 0h41

Plouescat (Finistère Nord), envoyé spécial.

C'est un événement inédit dans le monde de la pêche. Vingt-deux marins-pêcheurs, basés à Plouescat et à Cleder, viennent de signer une charte où ils s'engagent solennellement à porter «un vêtement de travail à flottabilité intégrée ou une brassière autogonflable, en permanence, à bord du navire de pêche, dès l'appareillage». Certes, ces vêtements qui se gonflent automatiquement au contact de l'eau ont été proposés aux patrons pêcheurs et même sub ventionnés par les caisses d'entraide depuis plusieurs années. Mais sans grand succès : ces produits demeurent le plus souvent dans un coin du navire.

Rentabilité. Il y a là une affaire de mentalités. «C'est vrai qu'enfiler un gilet de sauvetage n'est pas dans les habitudes des marins, reconnaît l'un d'eux. Et puis le souci de la rentabilité passe souvent avant les questions de sécurité.» Les métiers de la mer sont pourtant, avec ceux du bâtiment, parmi les plus dangereux. Mais une sorte de fatalisme domine souvent : «Des accidents, il y en aura encore, la mer est plus forte que le bonhomme», lâche ainsi un pêcheur à Plouescat. A cet état d'esprit s'ajoutent de réelles difficultés techniques. Dans un premier temps, les systèmes autoflottants «étaient des vêtements assez chauds, précise Joël Le Gall, du comité local des pêches du Finistère Nord. Certains peuvent être gênants selon la pêche pratiquée. Mais beaucoup de progrès ont été faits.»

Harnais. Il existe quatre modèles sur le marché. La