Ils sont noirs. Se sentent invisibles. N'admettent pas d'être absents de l'hémicycle, peu représentés dans les sphères dirigeantes. Dogad Dogoui est l'un de ceux qui refusent de croire à la fatalité du ghetto. Ce battant a décidé de changer les choses. Son objectif : «Assurer la promotion de la communauté noire en France.» Sa méthode : une démarche à l'anglo-saxonne, pragmatique, communautaire, entrepreneuriale. Il privilégie le carnet d'adresses plutôt que le tract militant, préfère les antichambres des cabinets ministériels aux défilés dans la rue, pense que les Noirs arracheront une influence politique en représentant un poids économique. Cet homme tenace, infatigable veut se faire entendre. Et ça marche : au nom de son association Africagora, il est reçu partout, un jour à Matignon, un autre aux Affaires sociales. Par des hommes politiques de droite comme de gauche. Défendant inlassablement les siens, sans jamais verser dans le communautarisme.
Le Business Club
Il se réunit une fois par mois, comme ce lundi de juillet, dans un restaurant afro-américain du IXe arrondissement de Paris, entièrement réservé pour l'occasion. Tout est parti de ce club de businessmen blacks. D'abord, Dogad Dogoui en est un. Il est consultant en stratégie, travaille en free lance pour des clients américains, canadiens et scandinaves. Ce soir-là, ils sont une dizaine autour de la table. Dont Dominique Vlei, consultante dans une société informatique, Benjamin Blay, gérant d'une société de nettoyage,