Durant la nuit du 6 au 7 juillet, quelques milliers de personnes se sont retrouvées aux quatre coins du pays pour le premier Tuning Teknival. Résolument contestataire, cette manifestation, imaginée et relayée par une dizaine de radios associatives, se voulait un pied de nez à l'impressionnante vague de saisies de matériel que connaît le mouvement depuis plusieurs mois. A Nantes, Aix-en-Provence, Montpellier, Tours ou Toulouse, des rassemblements se sont improvisés au-devant des voitures toutes calées sur la même fréquence. Impossible pour les forces de l'ordre de saisir les véhicules.
Mais l'inventivité des teufeurs n'a d'égale que celle des responsables politiques. Radio Ballade, une radio du réseau Férarock installée dans l'Aude en a fait les frais dès le lendemain de la fête. Contactée par les organisateurs locaux du Teknival, la station diffuse le soir venu plus de douze heures de programmes électroniques. Dès le lundi, le sous-préfet de Limoux exige des responsables de la radio qu'ils promettent par écrit de ne plus diffuser de tels programmes. Pour enfoncer le clou, il bloque une subvention destinée à l'acquisition d'un nouvel émetteur. «Nous avons demandé un courrier officiel à la sous-préfecture stipulant l'ensemble de ces recommandations, explique Dominique Guerreiro de Radio Ballade. Bien évidemment, ils ne veulent pas nous le fournir. Mais cette incursion dans les programmes d'une radio est intolérable.»
Du côté de la sous-préfecture, on est visiblement mal à l'aise