Président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France, Patrick Pelloux parle ici des mesures de sécurité selon lui nécessaires dans les services d'urgence.
Pourquoi êtes-vous favorable à des policiers sans armes dans les hôpitaux ?
Nous avons aux urgences une expérience douloureuse et répétée : à chaque fois qu'un policier est blessé dans nos locaux, c'est avec l'arme de service que l'on vient de lui dérober.
A quoi cela tient-il ?
Les escortes de police interviennent souvent pour des agités, des fous furieux, qui arrivent pour des soins, un examen psychiatrique. Dans les moments de tension, de bagarre qui risquent de survenir, un policier peut perdre son arme.
Quelles mesures de sécurité proposez-vous ?
D'abord, des moyens d'alerte modernes ; nous pourrions être équipés de dispositifs de communication immédiate avec la police comme il en existe dans les banques. Ensuite, il faudrait mettre en place un protocole d'intervention entre chaque service local d'urgence et de police qui fixe les modalités d'admission des patients dans un box sécurisé.
Qu'entendez-vous par box sécurisé ?
Une pièce avec une porte équipée d'un oeilleton ou d'une vitre adaptée et où aucun objet ne risquerait de «voler» en cas d'agitation.
Vous avez aussi dit au ministre qu'il fallait laisser les menottes à certains patients ?
Il faut engager une concertation pour qu'il soit déontologiquement possible de garder les menottes à des personnes agressives ou connues pour l'être. C'est beaucoup tro