Dernier communiqué de victoire des scientologues, décidément très en verve cet été : ils viennent d'obtenir du tribunal administratif l'annulation d'une décision préfectorale interdisant une manifestation à Paris qu'ils devaient organiser le 23 octobre 2000. Pas de quoi pavoiser, pourtant : outre que ce jugement ne va pas ressusciter la manif qui n'a pas eu lieu, le tribunal a refusé d'accorder des indemnités à la secte et n'a pas plus condamné la préfecture à lui payer ses frais de procédure. Hier, la scientologie n'en a pas moins proclamé urbi et orbi son «changement de statut en France», après des années «d'interdiction arbitraire».
Il y a trois semaines, les scientologues faisaient également grand cas de l'annulation de plusieurs procédures pénales pour escroquerie, instruites maladroitement par la juge Marie-Paule Moracchini (Libération du 1er août). En dépit de ce fiasco, la justice profane n'a pourtant pas dit son dernier mot. Depuis le printemps, est ouverte à Paris une information judiciaire pour extorsion en bande organisée une qualification criminelle. Pour la première fois en France, une affaire concernant la scientologie pourrait être jugée par une cour d'assises.
Escroquerie. Le plaignant, Alain Stoffen, n'est toujours pas revenu de son parcours en scientologie. Outre l'escroquerie classique (des adeptes acculés à payer plusieurs centaines de milliers de francs pour des cours et auditions totalement bidons), ce musicien belge a été pris en otage par la secte, q