Saad Al Q. est musulman pratiquant, «il ne peut pas concevoir une relation sexuelle avec un mineur», ne cesse de répéter son traducteur. Pourtant, la police a interpellé cet ingénieur militaire saoudien le 10 juillet lors de la surveillance de prostitués mineurs porte Dauphine, à Paris. Un Roumain de 14 ans, déjà connu des services de police, avait passé un moment dans sa voiture. La nouvelle loi du 4 mars 2002 permet de le poursuivre en tant que client de prostitué mineur : plus besoin de flagrant délit, il suffit de prouver qu'une relation sexuelle contre argent a été «sollicitée».
Saad Al Q. voulait faire un «acte de charité», explique son avocat, Arnaud Depierrefeu. Il est «connu et reconnu» pour ses aumônes. Le Saoudien avait déjà croisé la route du jeune Roumain et voulait lui venir en aide. Mais ils ne se seraient pas compris, Al Q. ne parlant que quelques mots de français.
Le jeune Roumain affirme que la discussion a pourtant été très claire, ils ne seraient pas tombés d'accord sur le prix de la fellation. «Le prévenu habite depuis deux ans en France, note William Bourdon, l'avocat de la partie civile, l'Association contre la prostitution enfantine (Acpe). Et il veut nous faire croire qu'il comptait parler anglais avec des mineurs roumains déshérités ramassés sur un trottoir français ? Pourtant, il a dit à la police qu'il ne parlait presque pas anglais non plus !»
L'argument de la naïveté ne prend pas non plus auprès du président : «Vous êtes un homme de religion, mais