Arrêté samedi, Paolo Persichetti a été extradé en Italie hier matin. Ex-membre des Unités communistes combattantes, proches des Brigades rouges, il doit purger dans son pays une condamnation à vingt-deux ans de prison pour complicité dans l'assassinat du général Giorgieri en 1987 et pour un attentat contre un ex-conseiller du gouvernement italien. En mars dernier, le ministre de l'Intérieur italien avait déclaré : «Paris est un refuge sûr pour des criminels qui ont commis des délits très graves en Italie.» Allusion aux 150 réfugiés des années de plomb qui vivent depuis plus de vingt ans en France, y travaillent et y ont fondé des familles.
Ceux-là s'étaient signalés aux autorités françaises en 1981, et, en échange de leur promesse de cesser toute activité politique et de vivre en toute transparence, François Mitterrand avait accordé la tranquillité à ceux qui n'avaient pas commis de cri mes de sang. Promesse tenue de part et d'autre et par tous les gouvernements, de droite comme de gauche. La situation de Persichetti était un peu différente; il était arrivé en France à la fin des années 80 et le décret d'extradition le concernant, signé en 1993 par Balladur, n'avait jamais été exécuté. Depuis, il avait publié articles et livres. Surtout, il enseignait les sciences politiques à la faculté de Paris-VIII. Payé par l'Etat français pour un poste obtenu légalement, sous son nom.
Ce qui rend assez fanfaronnes les déclarations du ministère français de l'Intérieur : «Plusieurs services