Carcassonne envoyé spécial
Les quelque 600 membres du cercle taurin carcassonnais sont-ils des délinquants en puissance ou bien les représentants d'une «tradition locale ininterrompue» qui les autorise à organiser le 1er septembre une corrida avec mise à mort de taureaux ? Voilà en substance la question qui a été posée hier au tribunal civil de Carcassonne par les associations Alliance pour la suppression des corridas et One Voice, ainsi que par Denis Boulbes, enseignant à la retraite et randonneur pacifique. Pour en juger, il fut un peu question de droit. Et beaucoup d'histoire et de géographie. Depuis 1951, l'article 521-1 du code pénal interdit les sévices et cruautés envers les animaux domestiques, mais autorise, dans son alinéa 3, les corridas «lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée».
Mise à mort. A Carcassonne, il n'y a pas eu de taureau mis à mort depuis 1954. Les avocats des deux parties sont donc allés chercher dans les cartes et les dates leurs arguments pour convaincre la présidente. Selon Me Pierre-Marie Bonneau, avocat des associations anti-corrida, le législateur a simplement «voulu éviter que, dans certaines régions, l'interdiction des corridas ne cause un trouble à l'ordre public plus important que leur perpétuation». Après la destruction des arènes de Carcassonne en 1955, pour des raisons de sécurité, la «tradition s'est donc éteinte», et le cercle taurin carcassonnais est «une renaissance». Comme s'ouvrent à Paris ou Toulouse, «sous l'in