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Libération

«Donner un élan aux autres collectifs»

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La coordination nationale rêve de relancer la mobilisation.
par Aurélia MANOLI
publié le 28 août 2002 à 0h46

«On va réveiller les autres collectifs de sans-papiers qui s'étaient un peu endormis», assure, enthousiaste, Romain Binazon, responsable de la coordination nationale. Débordé par le succès de l'occupation de la basilique, le mouvement né à Saint-Denis a fait appel à la coordination nationale, qui tente de fédérer une trentaine de collectifs locaux, jaloux de leur indépendance. «Tous les jours, ils arrivent plus nombreux, de Melun, du Val-de-Marne, de Versailles, du 92 ou même de province», poursuit Romain Binazan qui recense presque 1 000 sans-papiers sur la liste qu'il vient d'ouvrir. «On va transmettre aux autres collectifs et leur donner un élan.»

Essoufflé. Ils en ont bien besoin : après plusieurs vagues de régularisation, les coordinations constatent une relative démobilisation. A la Maison des ensembles, créée en 1999 et qui accueille les sans-papiers parisiens, Mamadou Traoré souligne que ceux qui ont été régularisés récemment (270 sur 350) n'ont pas poursuivi la lutte aux côtés de ceux qui se battaient toujours. Lui-même a fait partie de la liste des chanceux et a continué le combat par solidarité, mais il comprend ceux qui, après dix ans d'attente, sont partis à la recherche d'un emploi et d'un logement. Faute de relais et d'actions mobilisatrices, le mouvement s'est essoufflé et attend aujourd'hui que d'autres générations reprennent le flambeau, comme à Marseille où les membres d'un jeune collectif sont en train de se former à la lutte.

L'occupation de la basilique e