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Libération

Yusuf le Kurde se veut «mort ou libre»

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En grève de la faim depuis 42 jours à Saint-Raphaël, il espère être régularisé.
publié le 28 août 2002 à 0h46

Saint-Raphaël envoyé spécial

Il faut descendre quelques marches, sur le côté de l'église Notre-Dame de la Victoire, à Saint-Raphaël (Var). Yusuf Aksoy, 32 ans, est couché là, dans l'aumônerie. En grève de la faim depuis le 18 juillet. 42 jours. Sa femme et sa soeur enceintes, qui l'ont accompagné un temps dans la grève, ont arrêté. Pas lui. Le teint pâle, Yusuf le Kurde ne parle plus guère. «Il n'arrive même plus à boire, il rejette tout, il a perdu 18 kg», affirme Elsa Di Meo, de l'Asti (Association de solidarité avec les travailleurs immigrés). Ce week-end, il a passé deux nuits à l'hôpital. Puis il est revenu. Yusuf a dit qu'il irait jusqu'au bout. Il a conclu une déclaration écrite par : «La liberté ou la mort. Salutations distinguées.» Le ministre de l'In térieur, Nicolas Sarkozy, va étudier le dossier et son entourage laisse entendre : «S'il est régularisable, nous le régulariserons.»

«Comme des rats». Originaire d'Uluçayir, Yusuf est entré en France illégalement en 1996, fuyant, selon ses dires, les persécutions turques contre les Kurdes. Débouté de ses demandes d'asile politique, il a vécu six ans comme clandestin, travaillant comme carreleur ou maçon sur la Côte d'Azur. Fin 2001, sa femme et leurs trois enfants, sa soeur et son enfant sont venus le rejoindre. La clandestinité n'était désormais plus viable. «Avant, sa famille était éclatée. Maintenant, elle est réunie ici, mais c'est pire, note Isabelle Le Buzullier, de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Ni expulsab