Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée) envoyée spéciale
Dernière semaine d'août. Le camping des Demoiselles se vide chaque jour un peu plus. Pour les animateurs de SOS Racisme et de la Fédération des maisons des potes, l'heure est à la décompression, autour d'un poulet coco. Mofid a un torticolis, Hakim est épuisé : «On a travaillé quasiment 20 heures sur 24 pendant deux mois, disent-ils. Et ce n'est pas fini : il faut maintenant rédiger le bilan et le transmettre au ministère de la Ville.» Durant l'été, le camping des Demoiselles a accueilli près de 2 000 personnes. Des familles d'habitués et des jeunes des cités. «On vient de vivre quelque chose de très spécial, dit Hubert, patron de la paillote installée face à l'entrée du camping depuis vingt-trois ans. Les carapaces ont fondu, chacun a appris à montrer ce qu'il avait dans le coeur : beaucoup de chaleur.»
«Machine à fantasmes». Saint-Hilaire-de-Riez compte 54 campings. Les Demoiselles est le seul terrain municipal deux étoiles. Un camping à vocation sociale, créé il y a trente ans, pratiquant des tarifs très bas. Mais depuis quelques années, ce camping était devenu «une machine à fantasmes: c'était la banlieue descendant en vacances, le cauchemar des gens d'ici», raconte Mofid. Pourtant, dans les allées, il restait encore quelques familles aux revenus modestes : des irréductibles bien décidés à ne pas renoncer à ce joli terrain, à 200 mètres de la plage. Mais les tensions se multipliaient avec les jeunes, arrivés là par le bouche