Voués aux gémonies par Jean-Marie Le Pen, déplaisant à des courants catholiques conservateurs, Olivier de Berranger, l'évêque de Saint-Denis, et Bernard Berger, le curé de la basilique de Saint-Denis occupée par les sans-papiers, sont-ils des franc-tireurs au sein de leur institution ? Des personnalités singulières, sans doute.
Mais ni l'un ni l'autre n'ont à redouter les remontrances de leur hiérarchie. Car leurs prises de position s'inscrivent dans la ligne officielle de l'Eglise catholique, plutôt en pointe là-dessus. Au nom des valeurs chrétiennes et de la défense de la personne humaine. D'ailleurs, Charles Pasqua ou Jean-Pierre Chevènement, du temps où ils étaient ministres de l'Intérieur, s'étaient déjà énervés là-dessus, le premier tançant les évêques en général et le second Olivier de Berranger en particulier.
Mesures d'urgence. Les déclarations catholiques sont sans ambiguïté. En février 2001, lorsque 908 réfugiés kurdes échouent sur les côtes varoises, les évêques français émettent, à cette occasion, le souhait que «toute personne reconnue non expulsable soit régularisable et régularisée». Dans le même texte, ils demandent une plus grande transparence et une clarification des critères du droit d'asile. Plus récemment, les évêques ont attiré l'attention, dans un long dossier publié en février, sur la situation dramatique des demandeurs d'asile. Et réclamé des mesures d'urgence, notamment le droit au travail pour les demandeurs d'asile s'ils n'obtiennent pas de réponse