L'un est cadre dans une société d'objets de luxe, un autre tient un restaurant, un troisième écrit des polars à succès. D'autres encore, pères et mères de famille, vivent une vie tranquille. Voilà plus de vingt ans que ces anciens de l'extrême gauche italienne ont trouvé refuge en France. Ce sont eux, condamnés pour faits de terrorisme, que l'Italie réclame à la France. Le 11 septembre, le ministre italien de la Justice, Roberto Castelli, présentera au garde des Sceaux, Dominique Perben, une liste d'une quinzaine de personnes dont il réclame l'extradition (lire ci-dessus). Depuis longtemps, l'Italie accuse la France : «Paris est un refuge sûr pour beaucoup de criminels en fuite qui ont commis des délits très graves en Italie», s'indignait, en mars, le ministre italien de la Justice. «Ces accusations concernent des histoires du passé. Ne créons pas de problème franco-italien là où il n'y en a pas, l'Italie est un pays ami, la coopération entre les polices italienne et française est excellente, comme on l'a vu dans les enquêtes sur le terrorisme islamiste fondamentaliste», avait répondu le ministre de l'Intérieur d'alors, Daniel Vaillant.
Embarras. Avec le changement de majorité, les demandes italiennes se sont faites plus pressantes. Et voilà le gouvernement Raffarin bien embarrassé. «Comment refuser de coopérer avec un pays ami à qui on demande sa coopération pour lutter contre le terrorisme islamiste ?», souligne-t-on au ministère de l'Intérieur. C'est ainsi qu'a été extradé