Le «contexte». Mercredi, le mot n'a cessé de revenir au tribunal correctionnel de Melun. Une banlieue sous tension depuis la mort de deux jeunes au mois de mai à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) à la suite de contrôles de police. Khader Bouziane, abattu par la police en 1997, n'a pas été oublié non plus.
Cette fois, les forces de l'ordre accusent Mohamed d'outrage et rébellion, et son frère Sophien, de violence. Les frères Ayad, de leur côté, dénoncent les provocations et les violences policières.
Ce 29 mai, au Mée, commune voisine de Dammarie, les brigades anticriminalité (BAC) et canine interviennent en nombre pour une histoire d'Abribus cassé, «flashball dehors, chiens sans muselière», précisent les jeunes. Si Mohamed, 29 ans, ne s'en était pas mêlé, «on aurait fait notre travail et on serait partis», estime l'un des policiers, partie civile. Mais quand il voit Sophien, son frère de 19 ans, se faire contrôler, Mohamed s'approche.
Filmer. C'est leur ami qui est mort en tombant de scooter alors qu'il était poursuivi par la BAC quelques jours plus tôt. Pas d'échauffourées après l'accident, mais des manifestations, que Mohamed a contribué à encadrer. Autre réaction : les jeunes se sont armés de Caméscope. Ils veulent prouver les provocations policières. Dès que les forces de l'ordre arrivent, ils enregistrent.
Parole de flics contre parole de jeunes. Les policiers parlent d'outrage. «Vous faites chier avec vos lois françaises et vos interpellations à deux balles, lance Mohamed.