Montpellier correspondance
Les gendarmes de Vauvert (Gard) sont bien embêtés. Appelés jeudi 22 août pour régler une «rixe», ils se retrouvent avec «une affaire délicate» à démêler, sous la pression de la communauté sénégalaise de l'Hérault, émue et remontée. Ce jour-là, dans un centre commercial du Grau-du-Roi, Dame Diouf, 25 ans, étudiant et commis de cuisine saisonnier dans une poissonnerie-boucherie-traiteur du centre, a été agressé par le gendre de sa patronne et son frère. Il a traversé la vitrine d'un tabac. Il a cherché refuge chez un marchand d'accessoires de plage. Qui a tenté de lui interdire l'entrée de son magasin. Les deux frères ont continué à le tabasser. Dame Diouf a fini à l'hôpital avec trois mois d'incapacité de travail.
«Sale Nègre». Dans l'ambulance, Dame Diouf a raconté à son copain Arfang Senghor qu'il avait croisé Bruno et son frère Thierry, qu'il s'était approché du premier pour lui serrer la main, et que celui-ci avait répondu par un «sale Nègre» et un coup de poing à la nuque. Que Thierry lui avait donné un coup de pied dans le bas ventre, et Bruno sorti un couteau, le blessant au bras. Dame est tombé à terre. Les deux frères l'ont relevé et l'ont balancé dans la vitrine du bureau de tabac. «Personne n'a bougé», s'étrangle Arfang Senghor. Les deux agresseurs ne seront interpellés que le samedi après-midi, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire après 36 heures de garde à vue, et mis en examen «pour violences volontaires en réunion, et injures