Ce qui est certain, c'est que le Samu de Bourges a mis une heure avant d'arriver au domicile d'un retraité de La Chapelle-Saint-Ursin (Cher) dans la nuit de mercredi à jeudi. Là-dessus, la famille de cet homme et les autorités sanitaires s'accordent. Ni les uns ni les autres ne trouvent ce délai normal, et une enquête sera d'ailleurs diligentée.
Mais ce retard a-t-il causé la mort de ce patient, faute de soins ? La famille estime que oui. Le directeur de l'hôpital de Bourges et celui du Samu pensent que l'attente n'a rien pu changer au cours des choses. Car l'homme, disent-ils, était déjà décédé quand l'alerte a été donnée par la famille. L'enregistrement de la conversation entre le médecin de permanence au Samu et le fils de la victime le prouverait.
Cette nuit-là, à 3 heures du matin, le fils de ce retraité de 66 ans compose le 15. D'après Alain Meunier, le directeur de l'hôpital de Bourges, le fils évoque une crise cardiaque et dit en substance au permanencier : «Je crois que mon père vient de décéder, je sais pas... envoyez-moi quelqu'un.» Sur la foi d'une conversation de quelques minutes, le médecin régulateur estime qu'il n'y a plus rien à faire et que le décès a déjà eu lieu. Il téléphone alors à SOS Médecins pour qu'un généraliste se déplace afin de constater la mort. Mais personne ne vient. L'épouse du retraité rappelle le Samu trois fois entre 3 heures et 3 h 30. En désespoir de cause, elle compose le 18 (les pompiers). Une équipe arrive moins de dix minutes plus tar