Carnac envoyé spécial
Ceinturé d'un fort cordage de marine, le bâtiment d'accueil des alignements de Carnac est fermé au public. Le site des menhirs, lui, reste largement ouvert et occupé jour et nuit : dimanche 25 août, des associations hostiles à l'engrillagement du site préhistorique et au projet de visites tarifées s'y sont installées. La semaine dernière, le collectif Holl a gevred («ensemble» en breton) commençait par ouvrir les grilles autour des 980 menhirs formant l'alignement dit de Kermario. Hier, le collectif a «libéré» le site de Kerlescan, qui compte 240 menhirs, et, samedi, le bloc du Menec (plus de mille mégalithes). L'accès est donc libre aux touristes. Cha que jour, ils seraient 1 500 à 1800 à profiter de l'aubaine, selon la Direction des affaires culturelles. Les gendarmes y font aussi leur visite chaque matin.
«Aseptisé». Les associations se mobilisent contre un projet d'aménagement du site, estimé à plus de 15 millions d'euros par l'Etat, qui prévoit un parking à accès payant, un bâtiment d'accueil, un centre d'interprétation des alignements, un bar-salon de thé, un service de restauration légère, une salle de projection, un local d'expositions, une boutique et une «maison des légendes». «On demande une remise à plat de tout le dossier et une concertation démocratique, explique Gérard Obelz de l'association Menhirs libres. Si le pays doit être aseptisé pour l'industrie touristique et l'immobilier, il faut le dire !»
En 1991 déjà, arguant d'une détérioration