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Libération

Régime de défaveur pour Ahmed Meguini

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Le militant de No Border, lourdement condamné, est à l'isolement total.
publié le 2 septembre 2002 à 0h50

Strasbourg de notre correspondante

Il y a maintenant près de six semaines qu'Ahmed Meguini, 25 ans, ancien porte-parole du Mouvement spontané, né au soir du premier tour de la présidentielle, est incarcéré à la maison d'arrêt de Strasbourg, à l'isolement total et sans droit de visite jusqu'à ce jour. Accusé d'avoir cassé le poignet d'un capitaine de police avec un bâton lors d'une manifestation du collectif antimondialisation No Border à Strasbourg, le 24 juillet, ­ ce qu'il nie ­, il a été condamné le 21 août à huit mois de détention dont trois mois ferme.

Solidarité. Rien n'aura permis d'infléchir un régime de détention particulièrement sévère, pas même les protestations d'élus ou les manifestations de solidarité. En début de semaine dernière, Muguette Jacquaint, députée PCF de Seine-Saint-Denis, avait fait le déplacement à Strasbourg pour dénoncer la «criminalisation des militants associatifs» et rencontrer le jeune militant dont la notoriété avait éclos au soir du 21 avril, à la tête du Mouvement spontané (Libération du 5 juin). Usant d'un droit qui permet aux parlementaires de rencontrer en prison les détenus qu'ils souhaitent, la députée a demandé, en vain, la levée de la mesure d'isolement qui frappe Meguini, qui lui a expliqué avoir perdu huit kilos depuis le début de sa détention. Il y a quelques jours, la sénatrice communiste de Paris Nicole Borvo écrivait au garde des Sceaux pour dénoncer à son tour «la situation totalement inadmissible» faite au militant. Une douza