Menu
Libération

Les proies faciles du réseau pédophile

Article réservé aux abonnés
L'expertise psychiatrique de l'accusé numéro 1 montre qu'il est un homme sans «aucun trouble psychique», que sa «déviance sexuelle perverse» est «connue et assumée», et ce «sans culpabilité».
publié le 3 septembre 2002 à 0h51

Au jeu du «pouilleux déshabilleur», les enfants ont raconté que Michel A., 49 ans, faisait exprès de perdre. Car, à ce jeu de cartes, quand on perd, on enlève un vêtement. Selon la règle édictée par Michel A., quand on est nu, on doit se laisser toucher le sexe. D'autres fois, Michel A. emmenait les enfants à la piscine. Un été, ils sont tous allés en vacances au Cap-d'Agde, dans un camp de naturistes. Michel A. payait tout. Un des garçons a raconté que l'homme avait fini par s'installer chez lui, dans l'appartement que son père louait dans une cité de Chelles (Seine-et-Marne). La mère était partie. Le père n'avait plus de travail, il n'a rien vu, ni voulu voir ; il buvait. Michel A. avait apporté des meubles, des appareils vidéo. Il faisait les courses, emmenait la famille au restaurant. Il payait un loyer mensuel de 1 000 francs au père, la nuit, il s'installait dans le lit du garçon. Michel A., ainsi que six autres hommes âgés de 40 à 69 ans, doivent comparaître ce matin devant la cour d'assises de la Seine-et-Marne, accusés de viols et d'agressions sexuelles. Leurs victimes, dix-neuf jeunes parties civiles, dont certains avaient moins de 15 ans au moment des faits qui se sont déroulés entre 1992 et 1996 à Paris, dans la banlieue parisienne et sur les lieux où les hommes les emmenaient. Au Cap-d'Agde donc, mais aussi dans une petite station de ski ou à Venise.

Flagrant délit. La cour de Melun a prévu de siéger jusqu'au 20 septembre. Elle a trois semaines pour juger un des