Les protestations contre l'extradition de l'universitaire Paolo Persichetti et les menaces qui pèsent sur d'autres Italiens réfugiés en France prennent de l'ampleur. Après les enseignants de Paris-VIII (où travaillait Persichetti), c'est tout le milieu intellectuel, artistique et littéraire français qui lance un appel contre l'extradition des anciens militants de l'extrême gauche des années de plomb.
Reniement. «Depuis 1985, par la voix du président de la République François Mitterrand, la France a accepté que les militants révolutionnaires italiens "ayant rompu avec la machine infernale du terrorisme" ne soient pas extradés et puissent vivre sur son sol, écrivent les signataires. Il était ainsi reconnu, implicitement, que l'affrontement social qui avait eu lieu dans les années 70 et 80 en Italie était de nature politique. Ce respect de la parole donnée vient d'être brusquement bafoué par la décision du gouvernement Raffarin d'arrêter le professeur Paolo Persichetti pour le livrer à la police d'un pays où l'extrême droite est associée au pouvoir. Ce premier reniement, indigne d'un pays où naquit la charte des droits de l'homme, risque d'être le prélude à d'autres extraditions. Parmi les personnes visées figure notre ami l'écrivain Cesare Battisti. Comme pour tous ses camarades, nous exigeons qu'il puisse continuer à vivre et à travailler en France.»
De nombreuses personnes ont signé l'appel: des écrivains comme Didier Daeninckx, Jean Vautrin, Daniel Pennac, Thierry Jonquet, Da