Dans la famille des intermédiaires, le juge Renaud Van Ruymbeke a tiré la «vedette». Saisi depuis le début du mois d'août d'un réquisitoire supplétif dans un sous-dossier de l'affaire Elf celui du constructeur des raffineries Technip , le magistrat a mis en examen, jeudi, l'illustrissime homme d'affaires libanais Samir Traboulsi pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux», dans les locaux du pôle financier du palais de justice. Il s'était présenté spontanément pour s'expliquer.
Prison. Naguère décoré de la Légion d'honneur par Pierre Bérégovoy, intermédiaire «incontournable» des ventes d'armes françaises au Moyen-Orient, Traboulsi s'est déjà confronté aux juges dans l'affaire Pechiney, ce qui lui a coûté deux mois en prison en 1995. Puis dans le dossier de la Société générale dont le procès doit s'ouvrir en novembre. Cette nouvelle affaire Elf concerne le Nigeria : elle met potentiellement en cause les successeurs de Le Floch-Prigent et d'Alfred Sirven.
C'est en 1995, deux ans après le départ de Le Floch d'Elf, que Samir Traboulsi a encaissé, sur un compte suisse, une commission de 16 millions de dollars (16,3 millions d'euros) en remerciement pour son rôle au Nigeria. Depuis 1993, Elf-Aquitaine avait des ennuis dans ce pays. Le groupe, qui avait obtenu sa part de la reprise des actifs de British Petroleum, voyait son contrat partir en lambeaux à la suite de la prise du pouvoir du général Sani Abacha. Le dictateur (décédé en 1998) a fait monter les enchères. «M. Trab