Après l'annonce du ministère de l'Intérieur mercredi d'examiner tous les dossiers des sans-papiers au cas par cas mais en prenant en compte le «plan social et humain», et à la veille de la manifestation nationale qui aura lieu samedi à 14 heures place Clichy à Paris, des voix, dont celles du Gisti (1) et des Verts, se sont élevées à côté des sans-papiers pour réclamer leur régularisation globale. Malek Boutih, président de SOS Racisme, défend une autre position.
Etes-vous surpris par le «retour» des sans-papiers ?
Non, c'est un phénomène chronique. Entre les nouveaux arrivants, ceux qui perdent leurs papiers (passage du statut d'étudiant à celui de salarié, refus de regroupement familial ou du droit d'asile) ou ceux qui tombent dans la clandestinité, de nouveaux stocks de sans-papiers apparaîtront dans cinq ans. Aujourd'hui, les mêmes causes produisent les mêmes effets qu'avant 1997. On a régularisé un certain nombre de sans-papiers sans réfléchir au dispositif réglementaire et législatif, et sans affronter les problèmes de fond. Ceux qui font le pari de l'essoufflement du mouvement se trompent. L'occupation de la basilique de Saint-Denis a été une étincelle : des milliers de gens n'en peuvent plus de vivre dans la clandestinité.
Etes-vous favorable à une régularisation de tous ?
Je ne suis ni pour une fermeté artificielle ni pour un soutien inconditionnel. Je ne suis pas d'accord avec la régularisation de tous les sans-papiers. Une régularisation globale créerait un appel d'air