Ce sera une vraie réunion de famille, avec cadavres dans les placards. Demain, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, et son secrétaire d'Etat à la Famille, Christian Jacob, doivent installer le Conseil national d'accès aux origines personnelles (Cnaop). Leur conseil. Car, au coeur de l'été, le président et le vice-président du Cnaop, mis en place par Ségolène Royal, ont été débarqués sans ménagement. Jean-François Mattei les a remplacés par des proches, partageant ses idées sur la nécessité de protéger l'accouchement sous X et d'assimiler l'adoption à «une nouvelle naissance».
Pourtant, le Cnaop n'est pas «un truc utile» comme on dit au gouvernement, mais le coeur même de la réforme engagée par Ségolène Royal pour venir tranquillement à bout de l'accouchement dans le secret et permettre aux enfants abandonnés d'avoir accès à leur dossier et de retrouver leurs mères de naissance, si les deux le souhaitent.
«X en colère». Si l'on ne compte plus que quelques centaines d'accouchements sous X en France chaque année, des centaines de milliers de personnes abandonnées sont concernées par le fonctionnement de cet organisme. Tout comme autrefois on cachait aux enfants adoptés la vérité de leur filiation, le gouvernement assure aujourd'hui qu'il ne s'est rien passé, qu'il a «réaffirmé» et «légitimé» le Cnaop. Ce conseil s'installera donc sous les cris des «X en colère», conviés à manifester. Et se retrouve sous le coup d'une requête en annulation, déposée au tribunal administra