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Libération

Bouchelaleg, toujours pas tiré d'affaire

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En Haute-Savoie, la procédure d'expulsion contre l'Algérien a été relancée.
publié le 12 septembre 2002 à 0h57

Lyon de notre correspondant

Chérif ne comprend pas pourquoi Nicolas Sarkozy s'obstine. Début juillet, le ministre de l'Intérieur avait tenté de faire expulser vers l'Algérie cet homme de 32 ans, père de six enfants français, suivi par un psychiatre. Devant l'émotion suscitée, il avait reculé, signant in extremis un arrêté d'abrogation. A peine deux mois plus tard, le préfet de Haute-Savoie relance le processus et renvoie le garçon devant la commission d'expulsion.

Dérapage. Arrivé en France à 11 ans dans le cadre du regroupement familial, Chérif Bouchelaleg (32 ans) a fréquenté tribunaux et prison à la fin de son adolescence. Cinq condamnations, pour violences, refus d'obtempérer, délit de fuite, plus une condamnation douanière, pour importation d'héroïne et de haschisch. Ensuite, à l'écouter, il se serait calmé, pour élever ses enfants à Sallanches (Haute-Savoie). Ebéniste, il y travaille pour le compte de ses beaux-parents, fabrique et répare des meubles savoyards. Puis, début 2001, dérape de nouveau. Il se bat avec un beau-frère et se fait prendre dans une bagarre de bar, en juillet 2001. Au total, il écope de quatorze mois de prison. «C'est très lourd, mais c'est bien fait pour moi, estime-t-il aujourd'hui. J'avais qu'à pas faire le con.» Il ne s'explique pas en revanche le harcèlement de la préfecture.

Dans leurs jugements, les magistrats n'avaient pas prononcé d'interdiction du territoire. Puis la commission d'expulsion, saisie par le préfet, avait rendu en décembre un av