Ils se sont congratulés hier, les ministres de la Justice italien et français. «Grande satisfaction», côté italien. «Solidarité et coopération», côté français. Le sujet est très sensible, puisqu'il s'agit des anciens militants de l'extrême gauche italienne réfugiés en France depuis de longues années. Protégés par ce que l'on appelle la «doctrine Mitterrand». En 1985, l'ancien président de la République avait, en effet, accordé la tranquillité à ceux d'entre eux qui avaient «rompu avec la machine infernale». Depuis, aucun gouvernement droite ou gauche n'était revenu sur sa parole. Jusqu'au 25 août, où Paolo Persichetti, 40 ans, condamné à 22 ans de prison dans son pays, a été extradé vers l'Italie.
«Pas d'ambiguïté». Assis sur un canapé rouge, place Vendôme, à côté de son nouvel ami italien Roberto Castelli, Dominique Perben a assuré : «Il n'y a pas d'ambiguïté ! Oui, c'est un changement d'attitude, et je l'assume. Nous voulons affirmer très clairement notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme.» Voilà pour faire plaisir à l'Italie. Cependant, quand le garde des Sceaux entre dans le détail, c'est un peu plus compliqué : «Les faits commis avant 1982, ajoute le ministre français, sont anciens et ont vocation à être oubliés, sauf les cas exceptionnellement graves.» Et à la question : «Que sont ces actes exceptionnellement graves ?», il a ironisé : «Des actes d'une exceptionnelle gravité.» Concernant les faits commis entre 1982 et 1993, «les dossiers seront examinés a