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Libération

La vente Giacometti compromise

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Les commissaires-priseurs s'opposent à Christie's.
publié le 12 septembre 2002 à 0h57

Le grand événement de la rentrée de Christie's est menacé : hier, les commissaires-priseurs ont réclamé du tribunal de Paris l'interdiction de la vente prévue le 28 septembre de 35 sculptures d'Alberto Giacometti. Le parquet a approuvé cette demande d'interdiction d'une dispersion qui est déjà l'objet de critiques. Censée rapporter 6 millions d'euros, la vente est destinée à assumer les frais considérables engloutis dans la succession d'Annette Giacometti, la veuve de l'artiste. Me Da Camara, administratrice judiciaire chargée de gérer cette succession, a obtenu le 21 février une ordonnance du tribunal de Paris permettant d'organiser cette vente. Pour Me Geoffroy Gaultier, avocat de Drouot, comme pour le parquet, il s'agit «sans nul doute d'une vente judiciaire» : qui est du ressort exclusif des commissaires-priseurs. Christie's, qui est une société commerciale, n'a pas le droit d'en organiser. L'avocat a reproché à Christie's d'avoir dans son catalogue «dissimulé» le nom de Me Da Camara ainsi que les décisions de justice dont elle se prévaut.

Au nom de Christie's, Me Plantade a accusé les commissaires-priseurs de mener un combat corporatiste «d'arrière-garde» et de saboter la vente en l'attaquant à la dernière minute. Pris de court, il a multiplié les incidents de séance tout en assurant que la vente n'était pas vraiment «prescrite» par la justice mais simplement «autorisée». L'association Giacometti, par la voix de Me Frédérique Baulieu, s'est opposée à la tenue d'une vente