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Libération

Prostitution: des clients jugés pour «exhibition sexuelle»

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Quatre hommes et quatre femmes en correctionnelle à Bordeaux.
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publié le 12 septembre 2002 à 0h57

Bordeaux correspondance

Les clients vont-ils être la cible privilégiée de la lutte contre la prostitution ? Hier, quatre jeunes hommes et quatre jeunes prostituées de l'Est étaient poursuivis pour «exhibition sexuelle» devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Ils avaient été arrêtés en juin dernier lors d'opérations de police lancées à grand renfort de publicité. Dès le mois de février, le préfet de Gironde, Christian Frémont, avait, sous la pression de la mairie de Bordeaux et en accord avec le procureur de la République Bertrand de Loze, clairement affiché sa volonté de combattre ce qu'il appelle l'«esclavage moderne». Il désignait ainsi le sort fait aux prostituées d'Europe de l'Est (Roumaines, Albanaises, Bulgares) et d'Afrique (Sierra-Léonaises ou Camerounaises) qui, depuis deux ans, ont envahi les trottoirs bordelais.

Abattage. Une nouvelle «offre» qui, selon la police, a complètement changé la physionomie de la prostitution, en multipliant par trois le nombre des prostituées sur Bordeaux. Soit actuellement environ 300 filles. Ces nouvelles arrivées sur le «marché» sont souvent très jeunes, elles ont entre 18 et 20 ans et ont investi pour la plupart des lieux de passage. Ainsi les quais, les environs du stade Chaban-Delmas et quelques rues du centre-ville sont devenus en quelques mois les hauts lieux d'une prostitution sauvage. Les filles sont contraintes à de l'abattage, des passes entre les voitures, en pleine rue ou dans les véhicules. Les policiers ont constaté