Libourne envoyée spéciale
«Le cirque, c'est un genre de vie, dit Camille Dassonville. Mes ancêtres étaient déjà des baladins, des montreurs d'ours, des chansonniers. Aujourd'hui, on vit dans un monde agrandi : c'est très difficile de survivre.» Ce prédicateur de 72 ans, coiffé d'un chapeau de cow-boy, animait jusqu'à dimanche, à Libourne (Gironde), la cinquième édition de la «Convention nationale des cirques». Cette semaine de retraite spirituelle, organisée par le mouvement évangéliste tsigane Vie et lumière, devait être un rendez-vous dédié uniquement aux gens du chapiteau. Il fut aussi celui des retrouvailles entre tous les gens du voyage, ceux des cirques et les autres.
Lamas et chameaux. Quand les pèlerins, acrobates ou dompteurs se réunissent, c'est au milieu de leurs chapiteaux et de leurs bêtes : il leur faut de la place. Une quinzaine de cirques étaient attendus sur le champ de courses de Libourne. La moitié seulement est venue. La saison n'a pas été bonne et certains ont préféré continuer à tourner avant le début de l'hiver. L'hippodrome est coupé en deux. A gauche, les énormes semi-remorques des gens du spectacle, avec les fauves en cage, les éléphants. Et les lamas, les zèbres et les chameaux qui paissent dans l'herbe. A droite, les caravanes des gens du voyage, nombreux, tous groupes confondus. Leurs enfants sont aux anges, au milieu des animaux. Cela inquiète Yannick : «Mon hippopotame est herbivore, mais si les gamins le taquinent trop, il n'en fera qu'une bouch