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Libération

Nuage de doutes autour d'une explosion

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L'accident qui a causé la mort de cinq pompiers reste obscur.
publié le 18 septembre 2002 à 1h02

Combien de chambres de bonnes sont louées au noir dans les immeubles chics de l'Ouest parisien ? A des étudiants, femmes de ménage philippines et autres travailleurs précaires. Les habitués de l'escalier de service peuvent avoir des papiers en règle ; pas les deux Polonais qui occupaient la chambre de Neuilly-sur-Seine où s'est déclaré l'incendie qui a tué cinq pompiers, samedi. Après avoir été mis en examen pour «homicides involontaires aggravés» et «séjour irrégulier», ils ont été incarcérés, pendant la nuit de lundi à mardi. Garanties de représentation insuffisantes, estime le parquet de Nanterre.

Les faits ainsi qualifiés, ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. On craint qu'ils ne s'évanouissent dans la nature. Ne s'agit-il pas, aussi, d'une sorte de réponse à l'émotion populaire soulevée par la mort de cinq hommes, fauchés en pleine jeunesse ? «Pas du tout», réplique le procureur Yves Bot. «La seule infraction au séjour permettrait d'asseoir le mandat de dépôt», dit-il. Sans parler du reste, ce feu parti on ne sait comment. La justice veut se garder sous la main ces locataires décrits comme «taiseux».

Expertises. Les propriétaires de la chambre, eux, risquent moins de s'enfuir : le couple (un médecin et sa femme) habite l'immeuble du sinistre. Et, pour l'heure, ils ne font l'objet d'aucune poursuite. «Leur sort va dépendre du résultat des expertises techniques», précise le procureur. Le reste de l'immeuble avait été rénové, mais pas les chambr